Plus de 70 organisations demandent l'introduction de la consigne

Malgré les engagements pris précédemment en faveur de l'introduction de la consigne sur les canettes et bouteilles en plastique, le système se fait attendre. Les gouvernements continuent de repousser la question. Aujourd'hui, 72 organisations demandent par lettre aux responsables politiques belges d'introduire un système de consigne efficace. Cette démarche fait suite au souhait des consommateurs belges, qui se prononcent à une majorité de deux tiers en faveur de l'introduction d'une consigne. 

Dans toute la Belgique, les canettes et bouteilles en plastique sont toujours vendues sans consigne. Ainsi, de nombreuses bouteilles et canettes finissent dans la nature ou dans la rue. Ces emballages polluent notre environnement. C'est pourquoi plusieurs partis politiques, tels que Les Engagés - le parti de l'actuel ministre de l'environnement Yves Coppieters, ont promis la consigne à leurs électeurs. Sa prédécesseur, Céline Tellier (Ecolo), indiquait en mars dernier que c’était la dernière ligne droite avant l’introduction du système. Le gouvernement wallon avait validé son introduction avant les élections au niveau national. Mais en ce début 2025, l'introduction de la consigne se fait attendre. 

Lettre 

Au nom de 72 organisations, dont des Villes et Communes, des fédérations agricoles, de consommateurs et des associations de protection de l’environnement, l’Alliance pour la Consigne demande aujourd'hui aux hommes politiques, dans une lettre, d’introduire enfin un système de consigne efficace. La promesse faite par les politiciens de tout le pays d'introduire la consigne sur les bouteilles et les canettes doit maintenant être tenue : « Tous les éléments pour l'introduction des consignes sont enfin sur la table, c'est maintenant aux gouvernements de joindre l'acte à la parole », peut-on lire dans la lettre.

Ce n'est pas la première fois que cet appel est lancé aux hommes politiques par la société civile et les autorités publiques. Selon un sondage réalisé par Testachats, deux tiers des consommateurs belges sont favorables à l'introduction de la consigne. Les organisations agricoles sont également favorables à ce système, car leurs ruminants tombent malades ou meurent lorsqu’ils ingèrent des morceaux de ces bouteilles et canettes qui sont jetés dans leurs champs.

Politique

C'est aux régions qu'il revient d'introduire les consignes. Mais jusqu'à présent, les ministres régionaux et les parlementaires sont restés sourds à l'appel de la société en faveur de la consigne. Six mois après les élections, l’Alliance pour la Consigne est donc profondément déçue. Les mesures actuelles contre les déchets sauvages ne fonctionnent pas. Pourtant les nouvelles Déclarations de politique Régionale, s'il y en a, ne mentionnent pas la consigne. Entre-temps, du fait des nouvelles règles européennes en matière d’emballage (Directive Plastique à Usage unique, règlement emballage) de plus en plus de pays de l'UE introduisent la consigne. L'Autriche, par exemple, a lancé son système en ce début 2025. La Belgique est donc à la traîne en Europe. 


La lettre a été rédigée par l’Alliance pour la Consigne - une coalition de plus de 1 300 organisations en Belgique et aux Pays-Bas qui luttent pour l’introduction d’une consigne efficace sur les canettes et bouteilles en plastique. La lettre a été signée par plus de 70 organisations de toute la Belgique.

Contact presse
Chloé Schwizgebel, porte-parole de l’Alliance pour la Consigne
info@statiegeldalliantie.com

+31 6 43288231

Zwerfinator : Toujours plus d'emballages de boissons dans les rues en Belgique

Cet article a été rédigé par Dirk Groot, le Zwerfinator, l'un des co-fondateurs de l'Alliance pour la Consigne.

Aux Pays-Bas, une diminution considérable des emballages de boissons jetés dans la nature a été constatée suite à l'extension de la consigne sur les canettes et bouteilles en plastique. Ainsi, la quantité totale de déchets sauvages a également diminué. Ce phénomène se fait toujours attendre en Belgique. Début août 2024, Zwerfinator a réitéré ses recherches qu'il avait menées en Belgique en 2022. Il a constaté 25 % d’emballages de boissons en plus qu’en 2022.

L'étude

En mai 2022, le Zwerfinator a mené une analyse en Belgique. Ses recherches se sont étendues sur 47,1 kilomètres sur deux zones réparties sur le territoire : Bruxelles, Anvers, Merksem, Verviers, Liège, Machelen et Fléron. Le Zwerfinator a écrit à ce sujet dans cet article (version néerlandaise). En août 2024, il a réitéré l'expérience pour voir l'évolution de la situation.

La recherche s'est déroulée de la même manière que Zwerfinator le fait depuis des années aux Pays-Bas. Depuis 2019, le Rijkswaterstaat (agence gouvernementale en charge de la gestion des eaux) inclut également tous les six mois les chiffres de ses études dans les rapports destinés au secrétaire d'État et à la Chambre des représentants (Tweede Kamer).

À la fin de cet article vous trouverez une représentation des itinéraires recherchés.

Plus d’emballages de boissons qu’en 2022

En 2022, 2398 boissons ont été retrouvés, en 2024, 2990. Cela signifie que 592 boissons en plus ont été retrouvé, une hausse de 25%. Cette hausse a été causée par une hausse des bouteilles en plastique (+45%) et des canettes (+20%). Les autres emballages de boisson (carton de boisson, poches de boisson et bouteilles en verre) a augmenté de 13%. 

Aux Pays-Bas, les canettes et bouteilles en plastique jetées dans les déchets ont diminué de 79 % ces dernières années. Voir cet article et le rapport de recherche associé.

Comparaison avec les Pays-Bas

En 2022, Zwerfinator a trouvé en moyenne 51,2 emballages de boissons par kilomètre, contre 63,5 en 2024. Avant l'expansion de la consigne aux Pays-Bas, les chiffres étaient similaires à ceux de la Belgique. La dernière fois que cela s’est produit, c’était en février 2023 à Amsterdam, juste avant l’introduction de la consigne sur les canettes. Après cette introduction, une très forte diminution des canettes et bouteilles dans la nature peut être constatée aux Pays-Bas.

L'étude réalisée en Belgique a également trouvé 12,4 cups par kilomètre. Aux Pays-Bas, Zwerfinator a trouvé jusqu'à présent 10,2 tasses par kilomètre lors de ses recherches en 2024. Ce chiffre montre que la quantité des autres déchets (que les canettes et bouteilles en plastique) diffère peu entre les Pays-Bas et la Belgique. Une grande différence est que 179 grandes bouteilles en plastique ont été trouvées. Aux Pays-Bas, ces bouteilles sont rarement trouvés dans les déchets sauvages car elles sont consignées depuis des années. 

Pour comparaison fidèle avec les Pays-Bas, des recherches supplémentaires sont bien sûr nécessaires. La principale différence que cette comparaison entre les deux pays démontre est finalement qu'il y a désormais bien moins d'emballages de boissons (canettes et bouteilles en plastique surtout) dans les rues aux Pays-Bas. Malgré toutes les bonnes intentions, les campagnes de sensibilisation, de nettoyage et les amendes, ce qui se passait aux Pays-Bas avant l'introduction de la consigne se produit également en Belgique : la quantité d'emballages de boissons dans les déchets sauvages ne diminue pas et - au contraire - ne fait qu'augmenter.

Poubelles publiques

Les médias néerlandais ont beaucoup écrit sur les problèmes liés aux poubelles ouvertes pour récupérer les emballages consignés. Il s'agit d'un phénomène qui se produit principalement dans certains quartiers animés des grandes villes et qui se produit peu ou pas dans le reste du pays. Là-bas, les poubelles se remplissent bien moins vite et la quantité totale de déchets sauvages a également diminué.

Avant l'introduction de la consigne sur les canettes, de nombreuses poubelles débordaient partout aux Pays-Bas, ce qui occasionnait également des déchets sauvages supplémentaires. Une grande partie du contenu de ces poubelles était constituée de canettes et de bouteilles en plastique. Selon l'analyse des poubelles publiques du Zwerfinator, la quantité de canettes et de bouteilles en plastique dans ces poubelles a également diminué de 80 %. 

Lors d'une recherche menée en Belgique en 2024, Zwerfinator a constaté de nombreuses poubelles débordantes, qui, à leur tour créent également des déchets sauvages. En Belgique également, les services communaux ne peuvent pas traiter correctement et à temps les grandes quantités de déchets dans les poubelles et dans les rues.

Lors de la campagne « Opération Overload » de 2022, les Plastic Avengers ont identifié le problème des poubelles débordantes et ont rédigé un rapport contenant des recommandations pour adresser ce problème. La Chambre des représentants a chargé la secrétaire d'État de commencer à travailler sur ces recommandations. Le 20 septembre, la conférence Plastic Avengers discutera de la manière dont ce problème peut être résolu grâce à des emballages meilleurs et plus intelligents.

Pour conclure

Cette recherche porte sur les déchets sauvages et non sur la collecte des déchets. En Belgique, les déchets plastiques sont collectés d'une manière différente qu'aux Pays-Bas et cela semble très bien fonctionner. Les gens déposent des sacs bleus contenant des déchets plastiques devant leur porte et la municipalité les récupère. Cependant, ce système ne fait rien contre les déchets sauvages. Les déchets sont principalement causés par la consommation "on-the-go", c'est-à-dire des déchets qui ne sont pas mis dans une poubelle ou un sac bleu séparé à la maison, mais qui finissent dans la poubelle publique ou dans la rue. Et les sacs bleus n’empêchent pas les déchets sauvages et ne les nettoient pas. La consigne, elle, le fait.

Pourquoi la consigne doit faire partie de l'accord de coalition flamand

Alors que nous attendons toujours la formation du gouvernement flamand et l'accord de coalition, l’Alliance pour la Consigne résume les raisons pour lesquelles la consigne doit figurer dans l'accord de coalition flamand. Il est temps de s'attaquer efficacement aux déchets sauvages, un sujet qui est sur la table depuis si longtemps. En bref : il est temps d’introduire la consigne!

Qu'est-ce qui pousse la Flandre à introduire la consigne ?

Zuhal Demir (N-VA) a donné son feu vert à la mise en place d'un système de consigne en 2025.

Zuhal Demir a déclaré dès Septembre 2022 sur Tafel van Vier : “La consigne est en effet inévitable. Des décennies de sensibilisation, de sanctions et de projets de récompense n'ont pas donné le résultat escompté d'une Flandre propre. Il faut agir. Grâce à la consigne, la Flandre, à l'instar des pays d'Europe du Nord, peut réduire considérablement le nombre de canettes et de bouteilles dans la nature”.

Il est temps de mettre cette promesse noir sur blanc en intégrant la consigne dans l'accord de coalition. 

Les autres partis de la coalition veulent introduire la consigne 

Vooruit déclare dans son programme : “Nous lutterons contre les déchets sauvages. Nous introduirons un système de consigne simple pour les canettes, les bouteilles en plastique et les gobelets réutilisables. Cela permettra non seulement d'assurer un recyclage de qualité, mais aussi de lutter contre les déchets sauvages “. Le CD&V veut également la consigne : "Pour réutiliser les déchets d'emballages de boissons comme matière première et pour prévenir les déchets sauvages, nous introduirons sans tarder un système de consigne classique".

La décision politique a été prise

Mais il ne s'agit pas seulement d'une discussion de bar. Il s'agit d'une décision politique. C'est ce qu'indique le nouveau Lokaal Materialenplan 2023-2030 de l'OVAM. La décision a été prise à la suite des mauvais résultats du suivi des déchets, qui ont montré que l'industrie n'a pas réussi à réduire les déchets de 20 % entre 2015 et 2022.

Tout le monde dit “oui” à la consigne

C'est ce que l’Europe et la société civile soulignent : 

Les avantages de la consigne

La consigne permet de lutter efficacement contre les déchets sauvages

De nombreuses études et des mesures de terrain montrent l'effet de la consigne. La consigne peut réduire les déchets sauvages d'environ 33 %*. Dans d'autres pays, on constate également que la consigne contribue à réduire les déchets sauvages. Ainsi, aux Pays-Bas, l'introduction de la consigne sur les canettes a permis de réduire de 116 millions le nombre de ces canettes jetées dans la nature.

Mais les Pays-Bas ne sont pas le seul exemple : La Lettonie, la Slovaquie et le Danemark montrent tous de fortes diminutions des emballages consignés dans les déchets sauvages après l'introduction de la consigne.

La consigne pour un recyclage de meilleure qualité

Grâce à la consigne, il est possible de remettre en recycler en boucle fermée la quasi-totalité du plastique et de l'aluminium contenus dans les emballages de boissons. L'Allemagne en recycle 98 %. La Belgique, sans consigne, ne recycle que 65 % des bouteilles en plastique et canettes ; le reste est incinéré. Il n'est donc pas étonnant que plus de 80 % de la population soit favorable à la consigne.

La consigne comme tremplin vers le réemploi

La consigne est une étape nécessaire vers des produits réutilisables. Les emballages, car ils ont une valeur, sont retournés. Au lieu de les recycler, nous pouvons les réutiliser. C'est ce que nous faisons déjà avec les bouteilles de bière. Pour une économie réellement circulaire, nous avons besoin de la consigne.

Pour notre alliance, la solution est claire : l'introduction d'un système de consigne en Belgique permet de lutter efficacement contre les déchets sauvages. La consigne doit donc faire partie de l'accord de coalition. 

*Chiffres de l’OVAM - Fractietelling Zwerfvuil 2019-2021

Crédit photo : Saskia Risseeuw

Le gouvernement wallon veut “éradiquer les déchets sauvages” sans proposer de solution concrète

Les déchets sauvages restent un problème majeur pour la Belgique et des actions concrètes sont indispensables. Puisque le nouveau gouvernement Azur promet d’“éradiquer les déchets sauvages”, l’Alliance pour la consigne réclame donc l’introduction de la consigne, sans plus attendre. 

Carte Blanche publiée sur Trends Tendance.

Cela fait plus de 10 ans que le problème des canettes et bouteilles en plastique fait la une des journaux. Vaches mortes à la suite de l’ingestion de morceaux de canettes, rues, champs et cours d’eau pollués. Chacun à leur tour, les gouvernements promettent d’améliorer la situation sans obtenir de résultats concrets et structurels. Dans sa nouvelle Déclaration de Politique Régionale (DPR), le nouveau gouvernement Azur entend “éradiquer les déchets sauvages” et appliquer le principe du “pollueur-payeur”. 

C’est exactement ce que fait la consigne, testée et approuvée dans la plupart des pays d’Europe. Pourtant, le nouvel accord ne mentionne pas cette solution. Nous attendons du nouveau gouvernement qu’il soit vraiment radical dans son action contre les déchets sauvages et qu’il introduise ce système efficace. Le train de la consigne est déjà en route, les deux partis ne doivent pas le freiner.

Les Engagés, fans inconditionnels de la consigne

S’il y a un bien un parti qui prône la consigne, c’est celui des Engagés. Déjà en 2014, c’était Carlo Di Antonio (CdH, ancien nom des Engagés) qui voulait introduire une consigne sur les canettes. Hélas, acte manqué, puisqu'il n’y avait toujours pas de consigne à la fin de son mandat de ministre de l’environnement. 

Lors de la précédente législature, en tant que parti d’opposition, ce sont encore Les Engagés qui se sont montrés les plus enthousiastes, avec une proposition de décret en juin 2020, et même une pétition en faveur d’une consigne physique, pétition qui peut  toujours être signée jusque fin 2024. Le parti s’est offusqué plus d’une fois du manque d’avancées sur le dossier, indiquant que le gouvernement wallon “patinait” (Septembre 2022) ou faisait “du sur place” (Juillet 2023). Dans son programme pour les élections régionales, Les Engagés ont également promis d’introduire une consigne physique. 

Notre Alliance demande que Les Engagés, qui sont maintenant au gouvernement, continuent de porter les mêmes valeurs et ambitions de lutte contre les déchets sauvages qu’ils défendaient dans l’opposition. Cela devrait être d’autant plus simple que c’est un Engagé, Yves Coppieters, qui est le nouveau ministre de l’environnement et qui est donc chargé du dossier des déchets sauvages. Il doit convaincre le gouvernement d’aller de l’avant. Il est temps que leurs actes suivent leurs paroles.

Le MR aussi souhaite aller de l’avant 

Bien que plus réticent sur le sujet de la consigne, le MR est également allé de l’avant sur ce dossier au sein du précédent gouvernement. Il a pris des engagements en demandant à ce que le projet avance au niveau interrégional. D’ailleurs, ce sont pas moins de 60% des Villes et Communes du MR qui font partie de l’Alliance pour la consigne et demandent son introduction. L’Union des Villes et des Communes, sous la présidence de Maxime Daye (MR), s’est aussi positionnée en faveur de la consigne. En tant que parti qui souhaite que “L’avenir s’éclaire”, nous attendons qu’il travaille pour améliorer la propreté publique en Wallonie et continue d’avancer sur la consigne.

Assez tergiversé, l’heure de la consigne a sonné

Compte tenu de la volonté des deux partis de lutter efficacement contre les déchets sauvages, le fait que la consigne ne soit pas mentionnée dans l’accord de gouvernement est pour le moins surprenant. La consigne est l’unique solution structurelle qui a fait ses preuves pour empêcher l’apparition de canettes et bouteilles en plastique dans les déchets sauvages. La Wallonie doit continuer d’avancer sur le dossier au niveau interrégional, comme c’était prévu à la fin de la précédente législature. D’ailleurs les discussions au sein de la Commission Interrégionale de l’Emballage se poursuivent. Avec pour objectif d’avoir un plan de travail d’ici à la fin de l’année. D’ailleurs, la révision du règlement Déchets et Déchets d’emballage (PPWR) est claire, la consigne devra être introduite au plus tard en 2029 sur les canettes et bouteilles en plastique. Le gouvernement n’a donc pas le choix. Refuser d’avancer sur le sujet, ce serait volontairement décider d’arrêter un train qui est déjà en marche. Ce serait manquer à d'innombrables promesses faites d’améliorer la propreté publique. 

Les membres de notre Alliance - Villes et Communes, associations environnementales, fédérations agricoles et plus de 2/3 des citoyens belges - restent sur le qui vive. Nous en avons assez des promesses vides. Assez des effets d’annonce durant les périodes d’opposition et les campagnes électorales. On tergiverse depuis des années sans aboutir à quoi que ce soit de concret. 

Notre Alliance est et restera mobilisée, jusqu’à ce que les canettes et bouteilles soient enfin consignées !

Contact presse : Chloé Schwizgebel, Porte-parole de l'Alliance pour la Consigne,

pers@statiegeldalliantie.org 

+31 6 43288231

Régine Florent, citoyenne, florentregine@gmail.com

Les nouveaux gouvernements peuvent se mettre directement au travail en introduisant la consigne

Il y a tout juste une semaine, les trois régions se sont accordées - juste avant les élections  - pour charger la Commission Interrégionale de l’Emballage (CIE) de préparer un plan d’exécution pour la consigne d’ici fin 2024. L’Alliance pour la Consigne salue cette décision qui permettrait d’endiguer jusqu’à 33% des déchets sauvages.

La consigne sauvée au pied du mur

Il était moins une pour la consigne ! Jusqu’au 6 juin, à seulement 3 jours des élections, la Flandre n’avait toujours pas donné son feu vert pour avancer avec la Wallonie et la région de Bruxelles-Capitale. Cela aurait été une inaction regrettable, compte tenu des promesses faites précédemment d'introduire la consigne. Sans accord, le risque était grand de devoir repartir à zéro sous les nouveaux gouvernements.

L’Alliance et ses 1300 membres saluent donc cette décision des trois régions. Elles ont donné le mandat à la Commission Interrégionale de l’Emballage (CIE) de préparer - d’ici fin 2024 - un plan pour l’introduction de la consigne sur les canettes et bouteilles en plastique. Cette autorité publique est notamment celle qui décide de mesures telles que l’expansion du sac bleu et de la collecte des emballages ménagers et industriels. Donner ce mandat, c’est “bétonner” la décision, et s’assurer que la consigne verra bien le jour en Belgique durant la prochaine législature.

Régine Florent, citoyenne pro-consigne

Après des années de lutte publique, je salue cette décision importante pour la nature et le bien commun ! Nous devons maintenant nous assurer que le lobby de l'industrie n'entrave pas à nouveau l'introduction d'un système qui fonctionne bien et prévient les déchets sauvages. Les citoyens resteront vigilants !”

Chloé Schwizgebel, porte-parole de l’Alliance

C’est une décision importante puisque cette la consigne n’est désormais plus une question politique mais il ne reste plus qu’à voir exactement comment le système sera introduit. Nous restons mobilisés pour soutenir une consigne accessible à tous.

Prochaines étapes

Des discussions sont en cours en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie en vue de la formation de nouveaux gouvernements. Dans les accords de coalition qui seront conclus, nous attendons à ce que l’introduction d'un système de consigne robuste et inclusif soit prévue. Les ministres doivent prendre leurs responsabilités et confirmer leur approche en matière de litière.

Les discussions autour du futur système de consigne belge au sein de la CIE doivent se passer en toute transparence, en impliquant les parties prenantes concernées : Villes et Communes, organisations de consommateurs, de fermiers, environnementales et industrielles. Toutes ces parties ont été impliquées lors des projets pilotes flamands et des études wallonnes, et cela doit continuer. 

Pour que ce nouveau système soit efficace contre les déchets sauvages, l’Alliance pour la Consigne préconise, a minima

Elections belges 2024 : Que pensent les partis de la consigne classique ?

Le 9 juin approche à grand pas et sonne un moment fort attendu : les élections en Belgique ! Nous avons examiné ce que les partis pensent d’un système de consigne classique. Avec ce système, les bouteilles et canettes en plastique sont rapportées au magasin et placées dans un distributeur automatique.

Wallonie

En Wallonie, la consigne classique est au programme des partis Ecolo, PS, PTB, Les Engagés et DéFi.

Ecolo, le parti de l'actuelle ministre de l'environnement Céline Tellier, est depuis longtemps favorable à un système classique et a insisté à de nombreuses reprises sur la nécessité d'une reprise physique en magasin. En juillet 2023, la ministre a fait passer une note d'orientation en faveur d'un système manuel au sein de son gouvernement.

Leur programme indique : "Nous souhaitons opérationnaliser la consigne sur les canettes et les bouteilles en plastique dès 2025 à l’échelle du territoire belge."

PS : le parti souhaite “Mettre en œuvre, en collaboration avec les autres régions, un système de consigne manuel pour les canettes et les bouteilles en plastique à usage unique

PTB : Le parti indique dans son programme: Nous mettrons en place un système équitable de consigne, qui responsabilise les producteurs d’emballage et d’articles sans rendre la vie plus compliquée aux ménages". En mai 2023, Jori Dupont, député en commission de l’environnement wallonne soulignait les forts risques de la consigne numérique concernant la fraude et le respect de la vie privée.

Les Engagés : Dans leur programme, les Engagés (parti social-chrétien) indiquent clairement: "Nous voulons : Instaurer une consigne physique sur les canettes et bouteilles en plastique". Le parti est d'ailleurs à l'origine d'une proposition de décret pour l'introduction d'une consigne, déposée au parlement wallon en juin 2020.

DéFi souhaite “Instaurer un système de consigne pour les canettes et les bouteilles en plastique, élaboré sur base d’un plan coordonné, en collaboration avec le niveau fédéral, l’ensemble des entités fédérées et des pouvoirs locaux.

Marie Nagy (députée bruxelloise et conseillère communale à la Ville de Bruxelles) indiquait d’ailleurs en février 2023 “Nous voulons être logiques autant qu’écologiques, il apparaît que le système de consigne classique permettrait de diminuer les déchets sauvages et les canettes et bouteilles qui jonchent nos rues”.

La Flandre

Le gouvernement flamand ne s'est toujours pas prononcé sur un système de consigne, c'est pourquoi il est important que les partis continuent à évoquer ce sujet. En Flandre, on retrouve une consigne classique dans les programmes des partis de Groen, du Parti Travailliste (PvdA), des Chrétiens-Démocrates & Flamands (CD&V) et du Vooruit.

Groen : Groen veut moins de déchets dans la nature et dans notre environnement, car cela pose un problème majeur pour la nature, pour les animaux et pour notre propre santé. Par exemple, les microplastiques sont très nocifs pour les animaux marins et finissent par se retrouver dans notre chaîne alimentaire et dans notre sang. Les déchets dans les rues et dans la nature constituent un aspect visible de ce problème.

« C'est pourquoi nous faire porter leurs responsabilités à l'industrie de l'emballage pour les coûts liés au nettoyage des déchets sauvages et introduirons enfin la consigne sur les canettes et les bouteilles ».

CD&V : « Pour réutiliser les déchets d'emballages de boissons comme matière première et éviter les déchets, nous introduirons immédiatement un système de consigne classique ».

De nombreuses communes où CD&V est actif se sont déjà prononcées en faveur d'un système de consigne classique, comme la commune de Merchtem. CD&V s'est également montré très sceptique sur la consigne numérique.

PvdA souhaite réduire l'impact négatif des emballages sur l'environnement. Le parti a appelé les communes à rejoindre notre Alliance, par exemple dans cet appel au conseil communal de Heist-op-den-Berg. Dans son programme, PvdA déclare. "Nous interdirons les matériaux d'emballage inutiles, introduirons la consigne sur les canettes et les bouteilles et garantirons l'utilisation de produits biodégradables pour les emballages. Ces normes s'appliqueront à tous les produits commercialisés en Belgique".

Vooruit : Durant toute cette législature, le parti a préconisé l'introduction d'un système de consigne classique au sein de la commission de l'environnement du Parlement flamand.

Ce n’est donc pas une surprise que Vooruit affirme dans son programme : « Nous lutterons contre les déchets sauvages. Nous introduirons un système de consigne simple pour les canettes, les bouteilles en plastique et les gobelets réutilisables. De cette manière, nous garantirons non seulement un recyclage de haute qualité, mais nous lutterons également contre les déchets sauvages".

A Bredene (ville dont Steve Vandenberghe est maire) plusieurs projets pilotes de consigne classique ont déjà été réalisés avec succèsA Gand, les conseillers municipaux du Vooruit ont également demandé de lancer des projets pilotes similaires dans la ville.

Bruxelles

En Région de Bruxelles-Capitale, les positions des partis rejoignent celles de la Flandre et de la Wallonie. Ainsi, la consigne classique est au programme des partis Ecolo, Les Engagés, PS, PTB, DéFi, Groen, PvdA, CD&V et Vooruit.

Votez-vous également pour un parti favorable à un système de consigne classique ? Partagez également notre guide de vote sur Twitter !

[Communiqué] La Wallonie dit “Yes We Can” à la consigne

L’Alliance pour la Consigne salue la décision du gouvernement wallon qui prend enfin les choses en main pour réduire les déchets sauvages en donnant le feu vert à l'introduction d'une consigne sur les canettes et bouteilles en plastique dans l'ensemble du pays.

La Wallonie prend les devants dans la lutte contre les déchets sauvages

Ce jeudi 24 avril, le gouvernement wallon a donné son feu vert à l’introduction d’une consigne sur les canettes et bouteilles en plastique pour l’ensemble de la Belgique. Un mandat fort attendu, par lequel le gouvernement wallon tient ses promesses prises dans la Déclaration de Politique Régionale d’introduire une consigne pour réduire les déchets sauvages. Nous saluons cette prise de position fort attendue par tous. 

Le gouvernement wallon écoute enfin les demandes de milliers de citoyens et de centaines d’organisations qui réclament la consigne depuis des années pour empêcher que les canettes et bouteilles ne finissent dans nos rues et nos champs.
Nous espérons que Bruxelles et la Flandre en feront autant pour que le système puisse voir le jour dans toute la Belgique.”

Chloé Schwizgebel, porte-parole de l’Alliance pour la Consigne 

Le bon sens a enfin parlé ! Les “pigeons ramasseurs” et les agriculteurs saluent la décision du gouvernement wallon !

Régine Florent, citoyenne militante

Essai marqué par la Wallonie, à transformer par la Flandre et Bruxelles

Cette prise de décision est inédite, mais doit être confirmée par les deux autres régions afin de décider des modalités pratiques du système au niveau interrégional. Pour que la consigne voit bien le jour d’ici fin 2025 dans l’ensemble de la Belgique. 

Compte tenu des multiples sorties de la Ministre de l’environnement flamande Zuhal Demir promettant la consigne d’ici fin 2025, et de la prise de position récente du Ministre de l’environnement bruxellois Alain Maron en faveur d’une consigne classique, cela ne devrait  être qu’une formalité.

Une décision qui arrive après six années de campagnes, de pétitions, de lettres ouvertes, de mobilisations citoyennes et d’auditions parlementaires pour l’Alliance et ses membres. Nous avons tous assez attendu, subissant durant tout ce temps les conséquences de ces canettes et bouteilles qui polluent nos rues, envahissent nos champs et tuent nos ruminants. 

L’Alliance pour la Consigne et ses 1300 membres - dont plus de 62% des Villes et Communes Belges, d’organisation de consommateurs, agricoles et environnementales - demandent donc instamment aux gouvernements bruxellois et flamands de répondre à l’appel wallon pour qu’une consigne efficace et accessible à tous soit introduite. Sans plus attendre.

Contact presse : Chloé Schwizgebel,
Porte-parole de l'Alliance pour la Consigne,
+31643288231

55 Villes et Communes exhortent les ministres à mettre en place un système de consigne accessible à tous

Aujourd'hui, les trois ministres de l'environnement régionaux - Zuhal Demir, Céline Tellier et Alain Maron - reçoivent une lettre commune envoyée par les bourgmestres de 55 Villes et Communes belges dans laquelle ils expriment leur soutien à un système de consigne efficace. Ils expriment leurs craintes quant à la charge qui leur serait imposée avec une consigne numérique. Une charge qu’elles refusent de porter. 

Les trois régions ont indiqué qu'elles souhaitaient introduire un système de consigne en 2025. Alors que la Wallonie et Bruxelles privilégient un système de consigne classique avec retour en magasin, le gouvernement flamand teste cette année un système de consigne numérique alternative avec une application. Les premiers tests de ce système suscitent de sérieux doutes de la population.

Les bourgmestres se mobilisent pour leurs citoyens

Les 55 Villes et Communes rappellent aux ministres que le système numérique n'est pas accessible à tous les citoyens. Par exemple, de nombreux citoyens n'ont pas d'accès à internet, pas de smartphone ou de compte bancaire. Les enfants, les touristes, les personnes avec un handicap etc. ne peuvent pas participer facilement à un tel système. Cette situation est inacceptable pour les bourgmestres.

Le système numérique fait peser une grande partie de la responsabilité sur les autorités locales. Elles devront installer des milliers de poubelles publiques supplémentaires dont elles devront organiser la collecte. Les Villes et Communes seraient également utilisées pour distribuer et gérer des "home scanners" pour les citoyens qui ne sont pas à l'aise avec des smartphones et des applications mobiles. En réalité, ce sont les fabricants et les supermarchés - qui produisent et vendent les emballages - qui devraient être responsables de leur collecte. C'est le principe du "pollueur-payeur". Avec la consigne numérique, les supermarchés se déchargent de cette charge et la reportent sur les collectivités locales.  

"Nous préconisons un système classique et simple où chacun rapporte ses emballages vides en magasin pour récupérer sa consigne”

Les Villes et Communes restent avant tout positives et soutiennent l'introduction de la consigne d'ici 2025. Elles le font d’ailleurs depuis des années en tant que membres de l’Alliance pour la Consigne. Elles veulent avant tout garantir que tout le monde puisse participer au système et que cela apporte des solutions au problème des déchets sauvages. Mais ce système ne peut pas, une fois de plus, être leur responsabilité.

Cette lettre est soutenue par les Villes et Communes signataires suivantes : 

Affligem, Anderlecht, Asse, Awans, Baelen, Bastogne, Bekkevoort, Bouillon, Bredene, Büllingen, Bütgenbach, Ciney, Court-Saint-Etienne, Couvin, Diksmuide, Écaussinnes, Essen, Frasnes-Les-Anvaing, Geraardsbergen, Gouvy, Grâce-Hollogne, Haacht, Halen, Hamont-Achel, Hannut, Hechtel-Eksel, Ingelmunster, Jette, Kinrooi, Lebbeke, Lendelede, Leuze-en-Hainaut, Liedekerke, Lierde, Lo-Reninge, Lochristi, Merchtem, Mettet, Mont-Saint-Guibert, Mouscron, Olne, Oostkamp, Oostrozebeke, Retie, Roeselare, Ruiselede, Sprimont, Ternat, Tielt-Winge, Trois-Ponts, Walhain, Wichelen, Wortegem-Petegem, Zelzate, Zoutleeuw

[Fin du communiqué de presse]

Contact presse - Chloé Schwizgebel
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