Les ministres Coppieters et Brouns seront-ils responsables d’un système de consigne belge fait sur mesure pour les supermarchés ou d’un système efficace ?
[Communiqué de presse, le vendredi 25/04/2025]
C’est un fait : la Belgique devra, comme l’ensemble des pays européens, introduire une consigne sur les canettes et bouteilles en plastique d’ici 2029. Un grand pas en avant selon l’Alliance pour la Consigne mais la proposition de système belge actuelle n’est pour le moment pas satisfaisante. L’Alliance pour la Consigne explique pourquoi.
La consigne enfin reconnue comme inévitable
L’Alliance pour la Consigne se réjouit de voir que la Commission Interrégionale de l’Emballage (CIE), qui assure une “politique emballage uniforme en Belgique au nom des régions, confirme qu“il est absolument certain [que la Belgique] devra introduire une consigne”. Le ministre flamand Jo Brouns indiquait de même en janvier dernier : l’atteinte des objectifs de collecte sélective européens, est “impossible sans consigne”. Après des années de projets pilotes et d’études, il est grand temps de passer à l’action.
Du “sur mesure” pour les supermarchés
Mais là où le bât blesse selon l’Alliance pour la Consigne, c’est dans la proposition de système, formulée dans un “schéma directeur” par la CIE et présentée récemment aux gouvernements régionaux. Une proposition de système hybride qui n’existe nulle part ailleurs. Un “compromis à la belge” qui serait extrêmement complexe, sans doute inefficace et qui ne plairait à personne. En tout cas, pas aux consommateurs, qui se retrouveraient face à un système compliqué : obligation d’avoir un smartphone, devoir scanner des codes uniques via celui-ci. Ou bien rapporter en magasin - mais pas dans tous, uniquement les petites structures - ou dans des poubelles publiques - mais pas partout. Compliqué donc. Pas non plus aux producteurs de boissons, qui devraient payer pour un double système. Et certainement pas aux petits commerces du coin, aux restaurateurs ou aux Villes et Communes, sur qui pèserait la charge de la collecte. Une charge que l’Union des Villes et des Communes et son équivalent flamand, la VVSG, rejettent catégoriquement depuis des années.
Les seuls gagnants de cette proposition seraient les plus grands commerces qui n’auraient aucune responsabilité à jouer dans le système et pas besoin de collecter les emballages. Et cela, alors même que l’Europe rend leur participation obligatoire dans la collecte des emballages consignés. Ils sont de plus des points de retour logiques puisque c’est là que les consommateurs vont pour acheter leurs emballages.
Sans parler du fait que la complexité de ce système risquerait de le faire manquer son but premier : réduire les déchets sauvages. Car oui, le plus gros risque d’un système aussi alambiqué, c’est qu’il ne fonctionnerait tout simplement pas. Bien dommage quand on sait que chez nos voisins, la consigne réduit de 80% la présence des emballages de boissons dans les déchets sauvages.
Une décision qui ne peut être prise à huis clos
Selon l’Alliance pour la Consigne, les projets pilotes et études qu’on a pris le temps de réaliser durant la précédente législature prouvent que les systèmes numériques ne seraient pas plus efficaces que la consigne présente chez nos voisins, mais bien plus complexes.
Selon Chloé Schwizgebel, porte-parole de l’Alliance pour la Consigne “Les cabinets des ministres Coppieters et Brouns doivent assurer l’introduction sous leur mandat d’un système de consigne inclusif et efficace. Ce que l’on voit pour le moment, c’est un système fait sur mesure pour les supermarchés et qui ignore les demandes de la société civile ainsi que celles des Villes et des Communes”. C’est bien pour cela que l’Alliance a récemment demandé ouvertement à ce que la société civile soit impliquée dans l’élaboration de la nouvelle politique emballage, consigne y compris. Pour que leurs propositions concrètes et intérêts soient pris en compte et éviter un système qui ne satisfait que les retailers.
L’Alliance pour la Consigne demande donc instamment aux ministres de l’environnement Yves Coppieters, Jo Brouns et au ministre bruxellois Alain Maron d’arrêter de tenter de réinventer la roue, et de défendre l’intérêt public. En introduisant un système qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années chez nos voisins. Un système parfaitement compatible avec leurs systèmes de collecte sélective. Faute de quoi, ils seront responsables de l’introduction d’un système à la charge des petits entrepreneurs et les autorités locales, prêt à porter des grands supermarchés.
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Concernant l’Alliance pour la Consigne
Depuis 2018, l’Alliance pour la Consigne regroupe des centaines d’organisations environnementales, de fédérations agricoles, d’associations de consommateurs, de Villes et de Communes pour demander aux décideurs politiques belges et néerlandais d’introduire une consigne sur les canettes et bouteilles en plastique.
Contact Presse : Chloé Schwizgebel, porte-parole
+31 643288231