Facilité d’utilisation

Pour qu’un maximum d’emballages soit rapporté, le système doit être le plus accessible pour l’ensemble des utilisateurs. 

Une étude d’Eunomia (2022) démontre que les systèmes de consigne les plus performants sont tous des systèmes uniformes et cohérents dans leur design, qui assurent un confort d’utilisation pour les utilisateurs. Une communication claire – rendue plus simple par un système uniforme – contribue également à un système auquel les consommateurs participent sans difficulté.

S’agissant du confort d’utilisation, Eunomia indique que l’accessibilité des points de retour est essentielle pour le succès d’un système de consigne. Avec un retour en point de vente, les consommateurs peuvent rapporter leurs emballages dans des lieux où ils vont régulièrement pour faire leurs achats. De plus, dans un point de vente, la présence d’employés permet d’apporter une assistance aux consommateurs qui auraient des difficultés à retourner leur emballage (par exemple par une reprise manuelle au comptoir). Le retour des emballages est anonyme, simple et direct. Les consommateurs récupèrent leur consigne directement, le plus souvent sous forme d’espèces ou de bon d’achat utilisable immédiatement. 

L’étude d’Eunomia met en garde sur les risques de la mise en place de points de retour sans supervision d’employés, tels que des espaces publics non contrôlés par exemple. Cela car les risques de mauvaise utilisation du système sont accrus et que les consommateurs ne peuvent pas être aidés en cas de difficultés. Eunomia indique même que ces points non surveillés pourraient entraîner un dépôt accru de déchets sauvages autour de ces points de retour (Eunomia, 2022, p6).

Aussi, nous sommes en faveur d’un système uniforme et simple, dans lequel tous les consommateurs peuvent retourner leur emballage dans des lieux adaptés, où ils peuvent être aidés et récupérer leur consigne immédiatement.

Transparence

Parce que la lutte contre les déchets sauvages est un fléau pour l’ensemble de la société, la consigne est un système qui nous concerne tous. Consommateurs mais aussi municipalités, agriculteurs, organisations environnementales … aussi, un système de consigne bien pensé doit être un système transparent sur lequel nous avons tous notre mot à dire. 

Bien que les producteurs soient responsables des emballages qu’ils mettent sur le marché, il n’est pas souhaitable qu’ils puissent réglementer seuls l’intégralité du système. Cela car ils peuvent alors prendre des décisions favorisant leurs intérêts propres, plutôt que ceux de la société dans son ensemble. 

Aussi, les décisions relatives à l’introduction d’une consigne, mais également le fonctionnement du système doivent être communiqués publiquement. Cela peut par exemple passer par la publication d’information tels que les détails de financement, les décisions de financement, management et engagement pris par les opérateurs du système. Mais aussi par la publication régulière et claire des résultats de performance du système.

Nous devons pouvoir donner notre avis sur la manière dont le système fonctionne. Ainsi, nous pouvons tous contribuer à l’amélioration de ce système, pour qu’il soit plus efficace et accessible à tous.

Réduction des déchets sauvages

L’un des objectifs principaux d’un système de consigne est d’assurer une réduction significative des emballages consignés parmi les déchets sauvages. Il a été démontré (Eunomia, 2012) qu’il existe une relation inverse entre le montant de la consigne et les emballages consignés parmi les déchets sauvages : plus le montant de la consigne est élevé et plus la présence de ces emballages diminue. Dans une étude commissionnée par le gouvernement néerlandais, CE Delft (2017) estime que la consigne sur les canettes et petites bouteilles en plastique peut permettre de diminuer la part de ces emballages parmi les déchets sauvages de 70 à 90%. Cette réduction se confirme en pratique, comme le démontrent les mesures aux Pays-Bas et au Danemark par exemple.

Pour cela, il est essentiel de pouvoir confirmer que les emballages sont effectivement collectés. Cette efficacité peut être facilement mesurée dans un système de consigne avec retour en point de vente car le calcul des emballages consignés qui sont retournés. Dans le cas de la plupart des systèmes européens, cela est fait de manière systématique, par le comptage des contenants dans les points de vente ou dans des centres de comptage. Ainsi, il est possible de vérifier avec précision le nombre d’emballages consignés qui est effectivement rapporté, et donc quelle est l’efficacité du système. 

Réduction de l'utilisation de matière première

Historiquement, la consigne existe depuis des dizaines d’années sur des emballages réutilisables tels que les bouteilles de lait. Elle était la manière la manière la plus simple d’assurer le retour et le re-remplissage de ces emballages, afin qu’ils puissent être utilisés à de multiples reprises, prolonger le cycle de vie de l’emballage et ainsi éviter d’utiliser de nouvelles matières premières.

Avec l’essor d’une économie de l’emballage à usage unique, une quantité toujours plus importante d’emballages a été mise sur le marché, qui ne portent pas de consigne. Néanmoins, la consigne pour le réemploi existe toujours sur nos bières et autres bouteilles réutilisables.

La consigne n’est donc pas seulement un outil efficace pour réduire la part des emballages parmi les déchets sauvages, elle est aussi nécessaire pour inverser la tendance des emballages à usage unique et se tourner de nouveau vers des emballages réutilisables. Cela diminuera notre dépendance sur des matières premières de plus en plus rares et dont l’extraction et l’utilisation ont des effets environnementaux désastreux. 

Des analyses du cycle de vie des emballages ont démontré que le réemploi des emballages de boisson est bien plus écologique que leur recyclage (Ademe, 2009).

Ainsi, la consigne est un pas nécessaire vers une économie réellement circulaire dans laquelle les emballages ne sont pas voués à être jetés et détruits après une seule utilisation, mais où ils peuvent être réutilisés à de nombreuses reprises, minimisant ainsi leur impact en rallongeant leur cycle de vie.