Plages pleines de déchets : un appel urgent pour la consigne en Belgique
Un jour, 450 litres de déchets et 160 litres de canettes et bouteilles. C'est le résultat d'une campagne de nettoyage des déchets menée fin août sur les plages d'Ostende, au cours de laquelle des bénévoles de Proper Strand Lopers, City to Ocean, Fair Resource Foundation et des membres de l’Alliance pour la Consigne ont travaillé ensemble pour examiner ces 450 litres de déchets. Sur les 450 litres de déchets collectés, 160 litres, soit 35 %, étaient constitués de bouteilles en plastique et de canettes. Ces chiffres soulignent la nécessité d'un système de consigne en Belgique pour lutter structurellement contre les déchets sauvages.
Des montagnes de déchets chaque soir Les bénévoles de l'association Proper Strand Lopers nettoient les plages quotidiennement depuis des années. L'été dernier, en juillet, ils ont ramassé jusqu'à 4 000 litres de déchets sur une zone de seulement 500 mètres. Cela en une seule soirée. À la fin de la saison, ce sont toujours 450 litres qui ont été ramassés, et les emballages de boissons continuent d’en être la plus grande part.
Pour mieux analyser les déchets, un brand audit a été réalisé. Celui-ci a montré que les emballages de boissons, en particulier, représentaient une part importante des déchets. Un brand audit est une analyse ciblée au cours de laquelle les déchets sont triés, photographiés et cartographiés. Cela permet de connaître l'origine des déchets et les marques responsables. De voir quelles sont les entreprises qui contribuent le plus au problème des déchets sauvages et de leur demander de changer leurs pratiques.
La consigne comme solution
Des études montrent qu'un système de consigne n'est pas seulement efficace pour réduire les déchets, mais qu'il permet d'obtenir une réduction de 70 à 90 % des bouteilles en plastique et des canettes (source). Tim, de Proper Strand Lopers, le souligne : « Les déchets n'ont aucune valeur. Cela aiderait beaucoup si nous devions leur donner une valeur, comme avec une consigne. En pleine saison, 40 à 50 % des déchets que nous trouvons sont des bouteilles en PET et des canettes. »
Dans les pays où la consigne est appliquée, il est prouvé depuis des années qu'elles font une différence significative dans la lutte contre les déchets sauvages. Par exemple, le nombre de bouteilles en plastique dans les déchets aux Pays-Bas a diminué de 79 % après l'introduction de la consigne (source).
Appel aux gouvernements régionaux : il est temps d'agir
Les gouvernements régionaux ont aujourd'hui la possibilité de déployer un outil puissant contre les déchets sauvages : la consigne. Les résultats des campagnes de nettoyage et des brands audit montrent que le problème est réel et que la solution est à portée de main. La Belgique doit prendre les devants et opter pour des plages, des parcs et des espaces publics plus propres en introduisant la consigne.
Webinar : Découvrez où en est la consigne en Belgique lors de notre webinaire !
Cette année, beaucoup de choses se sont produites politiquement en Belgique. Malheureusement, les déchets sauvages n'ont pas diminué. C'est pourquoi l’Alliance pour la Consigne organise un webinaire pour faire le point sur la situation actuelle concernant la consigne Nous voulons aussi discuter de ce que nous pouvons faire pour faire avancer le sujet. Nous regarderons également les évolutions positives européennes. Vous pourrez bien sûr poser toutes les questions que vous voulez lors de cette séances.
Ce que vous pouvez attendre de ce webinaire :
- Un retour sur l’année passée
- La situation actuelle de la consigne en Belgique
- Les exigences européennes en matière de système de consigne
- Ce que l’Alliance pour la Consigne et ses membres peuvent faire
A qui s'adresse ce webinaire ?
Ce webinaire s'adresse à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les développements concernant la consigne en Belgique. Par conséquent, nous invitons non seulement tous les partenaires de l’Alliance pour la Consigne à écouter et à participer, mais aussi toute personne intéressée par le sujet.
Participer
Ce webinaire sera tenu en deux langues : une fois en français et une fois en néerlandais. Vous pouvez choisir la session qui vous convient le mieux. Vous pouvez également participer aux deux sessions.
World Cleanup Day 2024 : La Belgique a besoin de la consigne
Le week-end dernier a eu lieu le World Cleanup Day 2024, une action internationale durant laquelle des milliers de bénévoles nettoient leur environnement. De nombreux nettoyage ont été organisés en Belgique et la quantité de déchets montre qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. L’Alliance pour la Consigne souligne que la consigne est toujours essentielle pour réduire les déchets sauvages en Belgique.
Les déchets sauvages continuent d'augmenter
Les récents nettoyage, comme celui de River Cleanup à Bruxelles, montrent que la part des bouteilles en plastique et des canettes dans les déchets sauvages reste inquiétante. Lors du nettoyage de Bruxelles, l’Alliance pour la Consigne a trouvé plus de 40 canettes et bouteilles en une heure et demie, et ce grâce à quelques volontaires seulement. Au début de l'année, la situation était similaire à Anvers : 50 emballages de boissons collectés en autant de temps.
Il ne s'agit que de la quantité de canettes et de bouteilles trouvées par une personne pendant le nettoyage : le nombre total d'emballages de boissons trouvés pendant le nettoyage est beaucoup plus élevé. 400 volontaires ont ramassé plus de 500 kilos de déchets lors du nettoyage de Bruxelles. Sur ce total, 138,5 kilos étaient des PMC, dont principalement des emballages de boissons.
Ces chiffres reflètent le gros problème en Belgique : environ 35 % de tous les déchets sauvages sont constitués de bouteilles en plastique et de canettes. Ces déchets sauvages sont non seulement nocifs pour la nature, mais aussi pour la santé (microplastiques par exemple) et la biodiversité (vaches, poissons et oiseaux). Les Villes et Communes dépensent chaque année des millions d'euros pour nettoyer ces déchets sauvages. Une partie de ces coûts peut facilement être économisée en introduisant un système testé et approuvé : la consigne.
Les pays voisins montrent que la consigne fonctionnent
Contrairement à la Belgique, d'autres pays européens ont un système de consigne. C'est le cas des Pays-Bas où, depuis l'introduction de la consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes, on a observé une diminution significative de ces emballages de boissons dans les déchets sauvages. Par exemple, Dirk Groot, le Zwerfinator, a trouvé 79 % de bouteilles et de canettes en moins dans les déchets sauvages depuis l'introduction de la consigne (source).
Appel à l'action
Les résultats de la campagne de nettoyage parlent d'eux-mêmes : sans consigne, les rues de Belgique resteront jonchées de bouteilles en plastique et de canettes. Chaque année, le World Clean Up met l'accent sur la nécessité de changements structurels pour garder notre environnement propre.
Pour que le World Clean Up ne soit plus nécessaire, nous devons agir maintenant. La Belgique ne peut plus attendre. Il est temps d'introduire une consigne et de nettoyer nos rues et la nature pour de bon.
Zwerfinator : Toujours plus d'emballages de boissons dans les rues en Belgique
Cet article a été rédigé par Dirk Groot, le Zwerfinator, l'un des co-fondateurs de l'Alliance pour la Consigne.
Aux Pays-Bas, une diminution considérable des emballages de boissons jetés dans la nature a été constatée suite à l'extension de la consigne sur les canettes et bouteilles en plastique. Ainsi, la quantité totale de déchets sauvages a également diminué. Ce phénomène se fait toujours attendre en Belgique. Début août 2024, Zwerfinator a réitéré ses recherches qu'il avait menées en Belgique en 2022. Il a constaté 25 % d’emballages de boissons en plus qu’en 2022.
L'étude
En mai 2022, le Zwerfinator a mené une analyse en Belgique. Ses recherches se sont étendues sur 47,1 kilomètres sur deux zones réparties sur le territoire : Bruxelles, Anvers, Merksem, Verviers, Liège, Machelen et Fléron. Le Zwerfinator a écrit à ce sujet dans cet article (version néerlandaise). En août 2024, il a réitéré l'expérience pour voir l'évolution de la situation.
La recherche s'est déroulée de la même manière que Zwerfinator le fait depuis des années aux Pays-Bas. Depuis 2019, le Rijkswaterstaat (agence gouvernementale en charge de la gestion des eaux) inclut également tous les six mois les chiffres de ses études dans les rapports destinés au secrétaire d'État et à la Chambre des représentants (Tweede Kamer).
À la fin de cet article vous trouverez une représentation des itinéraires recherchés.
Plus d’emballages de boissons qu’en 2022
En 2022, 2398 boissons ont été retrouvés, en 2024, 2990. Cela signifie que 592 boissons en plus ont été retrouvé, une hausse de 25%. Cette hausse a été causée par une hausse des bouteilles en plastique (+45%) et des canettes (+20%). Les autres emballages de boisson (carton de boisson, poches de boisson et bouteilles en verre) a augmenté de 13%.
Aux Pays-Bas, les canettes et bouteilles en plastique jetées dans les déchets ont diminué de 79 % ces dernières années. Voir cet article et le rapport de recherche associé.
Comparaison avec les Pays-Bas
En 2022, Zwerfinator a trouvé en moyenne 51,2 emballages de boissons par kilomètre, contre 63,5 en 2024. Avant l'expansion de la consigne aux Pays-Bas, les chiffres étaient similaires à ceux de la Belgique. La dernière fois que cela s’est produit, c’était en février 2023 à Amsterdam, juste avant l’introduction de la consigne sur les canettes. Après cette introduction, une très forte diminution des canettes et bouteilles dans la nature peut être constatée aux Pays-Bas.
L'étude réalisée en Belgique a également trouvé 12,4 cups par kilomètre. Aux Pays-Bas, Zwerfinator a trouvé jusqu'à présent 10,2 tasses par kilomètre lors de ses recherches en 2024. Ce chiffre montre que la quantité des autres déchets (que les canettes et bouteilles en plastique) diffère peu entre les Pays-Bas et la Belgique. Une grande différence est que 179 grandes bouteilles en plastique ont été trouvées. Aux Pays-Bas, ces bouteilles sont rarement trouvés dans les déchets sauvages car elles sont consignées depuis des années.
Pour comparaison fidèle avec les Pays-Bas, des recherches supplémentaires sont bien sûr nécessaires. La principale différence que cette comparaison entre les deux pays démontre est finalement qu'il y a désormais bien moins d'emballages de boissons (canettes et bouteilles en plastique surtout) dans les rues aux Pays-Bas. Malgré toutes les bonnes intentions, les campagnes de sensibilisation, de nettoyage et les amendes, ce qui se passait aux Pays-Bas avant l'introduction de la consigne se produit également en Belgique : la quantité d'emballages de boissons dans les déchets sauvages ne diminue pas et - au contraire - ne fait qu'augmenter.
Poubelles publiques
Les médias néerlandais ont beaucoup écrit sur les problèmes liés aux poubelles ouvertes pour récupérer les emballages consignés. Il s'agit d'un phénomène qui se produit principalement dans certains quartiers animés des grandes villes et qui se produit peu ou pas dans le reste du pays. Là-bas, les poubelles se remplissent bien moins vite et la quantité totale de déchets sauvages a également diminué.
Avant l'introduction de la consigne sur les canettes, de nombreuses poubelles débordaient partout aux Pays-Bas, ce qui occasionnait également des déchets sauvages supplémentaires. Une grande partie du contenu de ces poubelles était constituée de canettes et de bouteilles en plastique. Selon l'analyse des poubelles publiques du Zwerfinator, la quantité de canettes et de bouteilles en plastique dans ces poubelles a également diminué de 80 %.
Lors d'une recherche menée en Belgique en 2024, Zwerfinator a constaté de nombreuses poubelles débordantes, qui, à leur tour créent également des déchets sauvages. En Belgique également, les services communaux ne peuvent pas traiter correctement et à temps les grandes quantités de déchets dans les poubelles et dans les rues.
Lors de la campagne « Opération Overload » de 2022, les Plastic Avengers ont identifié le problème des poubelles débordantes et ont rédigé un rapport contenant des recommandations pour adresser ce problème. La Chambre des représentants a chargé la secrétaire d'État de commencer à travailler sur ces recommandations. Le 20 septembre, la conférence Plastic Avengers discutera de la manière dont ce problème peut être résolu grâce à des emballages meilleurs et plus intelligents.
Pour conclure
Cette recherche porte sur les déchets sauvages et non sur la collecte des déchets. En Belgique, les déchets plastiques sont collectés d'une manière différente qu'aux Pays-Bas et cela semble très bien fonctionner. Les gens déposent des sacs bleus contenant des déchets plastiques devant leur porte et la municipalité les récupère. Cependant, ce système ne fait rien contre les déchets sauvages. Les déchets sont principalement causés par la consommation "on-the-go", c'est-à-dire des déchets qui ne sont pas mis dans une poubelle ou un sac bleu séparé à la maison, mais qui finissent dans la poubelle publique ou dans la rue. Et les sacs bleus n’empêchent pas les déchets sauvages et ne les nettoient pas. La consigne, elle, le fait.
Pourquoi la consigne doit faire partie de l'accord de coalition flamand
Alors que nous attendons toujours la formation du gouvernement flamand et l'accord de coalition, l’Alliance pour la Consigne résume les raisons pour lesquelles la consigne doit figurer dans l'accord de coalition flamand. Il est temps de s'attaquer efficacement aux déchets sauvages, un sujet qui est sur la table depuis si longtemps. En bref : il est temps d’introduire la consigne!
Qu'est-ce qui pousse la Flandre à introduire la consigne ?
Zuhal Demir (N-VA) a donné son feu vert à la mise en place d'un système de consigne en 2025.
Zuhal Demir a déclaré dès Septembre 2022 sur Tafel van Vier : “La consigne est en effet inévitable. Des décennies de sensibilisation, de sanctions et de projets de récompense n'ont pas donné le résultat escompté d'une Flandre propre. Il faut agir. Grâce à la consigne, la Flandre, à l'instar des pays d'Europe du Nord, peut réduire considérablement le nombre de canettes et de bouteilles dans la nature”.
Il est temps de mettre cette promesse noir sur blanc en intégrant la consigne dans l'accord de coalition.
Les autres partis de la coalition veulent introduire la consigne
Vooruit déclare dans son programme : “Nous lutterons contre les déchets sauvages. Nous introduirons un système de consigne simple pour les canettes, les bouteilles en plastique et les gobelets réutilisables. Cela permettra non seulement d'assurer un recyclage de qualité, mais aussi de lutter contre les déchets sauvages “. Le CD&V veut également la consigne : "Pour réutiliser les déchets d'emballages de boissons comme matière première et pour prévenir les déchets sauvages, nous introduirons sans tarder un système de consigne classique".
La décision politique a été prise
Mais il ne s'agit pas seulement d'une discussion de bar. Il s'agit d'une décision politique. C'est ce qu'indique le nouveau Lokaal Materialenplan 2023-2030 de l'OVAM. La décision a été prise à la suite des mauvais résultats du suivi des déchets, qui ont montré que l'industrie n'a pas réussi à réduire les déchets de 20 % entre 2015 et 2022.
Tout le monde dit “oui” à la consigne
C'est ce que l’Europe et la société civile soulignent :
La consigne est inévitable en Europe : L'Union européenne impose aux États membres de l'UE d'introduire la consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes s'ils n'atteignent pas 90 % de collecte sélective de ces emballages d'ici à 2029. La consigne est le seul système qui permet d'atteindre cet objectif.
Les consommateurs aussi veulent la consigne : 2 consommateurs belges sur 3 sont favorables à la consigne : C'est ce qui ressort d'une enquête réalisée par Testachats. Ils préfèrent un système de consigne classique où les canettes et les bouteilles sont rapportées au magasin. Selon une large enquête menée auprès de 6 000 personnes, 9 Limbourgeois sur 10 sont favorables à l'introduction d'un système de consigne.
Plus de 1 300 partenaires disent “oui” à une consigne efficace : L’Alliance pour la Consigne compte plus de 1 300 partenaires qui travaillent ensemble à la mise en place d'un système de consigne efficace. Deux tiers des villes et communes flamandes sont membres de l’Alliance pour la Consigne et disent oui à un système de consigne efficace qui s'attaque réellement aux déchets sauvages. 205 Villes et Communes belges ont également appelé à l'introduction d'un système de consigne.
Les avantages de la consigne
La consigne permet de lutter efficacement contre les déchets sauvages
De nombreuses études et des mesures de terrain montrent l'effet de la consigne. La consigne peut réduire les déchets sauvages d'environ 33 %*. Dans d'autres pays, on constate également que la consigne contribue à réduire les déchets sauvages. Ainsi, aux Pays-Bas, l'introduction de la consigne sur les canettes a permis de réduire de 116 millions le nombre de ces canettes jetées dans la nature.
Mais les Pays-Bas ne sont pas le seul exemple : La Lettonie, la Slovaquie et le Danemark montrent tous de fortes diminutions des emballages consignés dans les déchets sauvages après l'introduction de la consigne.
La consigne pour un recyclage de meilleure qualité
Grâce à la consigne, il est possible de remettre en recycler en boucle fermée la quasi-totalité du plastique et de l'aluminium contenus dans les emballages de boissons. L'Allemagne en recycle 98 %. La Belgique, sans consigne, ne recycle que 65 % des bouteilles en plastique et canettes ; le reste est incinéré. Il n'est donc pas étonnant que plus de 80 % de la population soit favorable à la consigne.
La consigne comme tremplin vers le réemploi
La consigne est une étape nécessaire vers des produits réutilisables. Les emballages, car ils ont une valeur, sont retournés. Au lieu de les recycler, nous pouvons les réutiliser. C'est ce que nous faisons déjà avec les bouteilles de bière. Pour une économie réellement circulaire, nous avons besoin de la consigne.
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Pour notre alliance, la solution est claire : l'introduction d'un système de consigne en Belgique permet de lutter efficacement contre les déchets sauvages. La consigne doit donc faire partie de l'accord de coalition.
Un message personnel pour les ministres wallons : l’heure de la consigne a sonné !
Pendant les vacances d'été, les nouveaux ministres wallons et la commission de l'environnement ont reçu des cartes postales de l’Alliance pour la Consigne avec un message important : les déchets sauvages seront du passé avec la consigne.
Les décideurs politiques précédents ont également reçu des cartes postales de l’Alliance pour la Consigne, rassemblant nos différentes attentes pour un système de consigne efficace. Comme nous souhaitons que le nouveau gouvernement wallon et les députés de la commission environnement soient conscients de l'urgence de réduire les déchets sauvages avec un système de consigne efficace, nous leur avons aussi envoyé ces cartes postales.
Les déchets sauvages restent un problème majeur en Belgique, et la période estivale montre une fois de plus les énormes quantités de déchets laissés sur les plages. Il est temps de s'attaquer réellement au problème des déchets sauvages.
Chose promise, chose due
Le nouveau gouvernement wallon, composé du MR et des Engagés, promet dans sa Déclaration de Politique Régionale (DPR) d'“éradiquer les déchets sauvages”. Cependant, un remède éprouvé contre les déchets sauvages - la consigne - ne figure pas dans la déclaration. Et ce, bien que Les Engagés se soient déjà clairement prononcés en faveur de l'introduction d'un système de consigne. Début 2023, par exemple, le parti a lancé une pétition en faveur de l'introduction d'un système de consigne, accompagnée d'une campagne et d'une vidéo. La pétition est d’ailleurs toujours ouverte.
La Déclaration de Politique Régionale wallonne pour 2024-2029 promet d’éradiquer les déchets sauvages et du principe du « pollueur-payeur ». Nous attendons donc du nouveau gouvernement qu'il prenne des mesures radicales contre les déchets sauvages en mettant en place un système de consigne efficace. Les trois régions ont déjà chargé la CIE (Commission Interrégionale de l'emballage) d'élaborer un plan pour l'introduction d'un système de la consigne. Le train de la consigne est donc déjà en marche et ne pourra plus être arrêté.
De plus, la consigne devient inévitable en Europe. Selon la révision du Règlement Emballage et Déchets d’Emballage (PPWR), les États membres de l'UE doivent assurer au moins 90 % de collecte sélective des bouteilles en plastique et des canettes à usage unique d'ici à 2029. La consigne est le seul outil permettant d’atteindre cet objectif. C’est pour cela qu’elle est rendue obligatoire par ce Règlement (source).
Il est temps d'introduire la consigne. Nous continuerons d'envoyer des cartes postales aux décideurs politiques pour leur rappeler cette réalité. Ces cartes postales montrent ce qui fait de la consigne un outil puissant et pourquoi la Belgique doit l’introduire sans tarder.
Vous voulez soutenir notre message ? Envoyez ces cartes postales aux ministres par les médias sociaux en utilisant ce lien.
Le gouvernement wallon veut “éradiquer les déchets sauvages” sans proposer de solution concrète
Les déchets sauvages restent un problème majeur pour la Belgique et des actions concrètes sont indispensables. Puisque le nouveau gouvernement Azur promet d’“éradiquer les déchets sauvages”, l’Alliance pour la consigne réclame donc l’introduction de la consigne, sans plus attendre.
Cela fait plus de 10 ans que le problème des canettes et bouteilles en plastique fait la une des journaux. Vaches mortes à la suite de l’ingestion de morceaux de canettes, rues, champs et cours d’eau pollués. Chacun à leur tour, les gouvernements promettent d’améliorer la situation sans obtenir de résultats concrets et structurels. Dans sa nouvelle Déclaration de Politique Régionale (DPR), le nouveau gouvernement Azur entend “éradiquer les déchets sauvages” et appliquer le principe du “pollueur-payeur”.
C’est exactement ce que fait la consigne, testée et approuvée dans la plupart des pays d’Europe. Pourtant, le nouvel accord ne mentionne pas cette solution. Nous attendons du nouveau gouvernement qu’il soit vraiment radical dans son action contre les déchets sauvages et qu’il introduise ce système efficace. Le train de la consigne est déjà en route, les deux partis ne doivent pas le freiner.
Les Engagés, fans inconditionnels de la consigne
S’il y a un bien un parti qui prône la consigne, c’est celui des Engagés. Déjà en 2014, c’était Carlo Di Antonio (CdH, ancien nom des Engagés) qui voulait introduire une consigne sur les canettes. Hélas, acte manqué, puisqu'il n’y avait toujours pas de consigne à la fin de son mandat de ministre de l’environnement.
Lors de la précédente législature, en tant que parti d’opposition, ce sont encore Les Engagés qui se sont montrés les plus enthousiastes, avec une proposition de décret en juin 2020, et même une pétition en faveur d’une consigne physique, pétition qui peut toujours être signée jusque fin 2024. Le parti s’est offusqué plus d’une fois du manque d’avancées sur le dossier, indiquant que le gouvernement wallon “patinait” (Septembre 2022) ou faisait “du sur place” (Juillet 2023). Dans son programme pour les élections régionales, Les Engagés ont également promis d’introduire une consigne physique.
Notre Alliance demande que Les Engagés, qui sont maintenant au gouvernement, continuent de porter les mêmes valeurs et ambitions de lutte contre les déchets sauvages qu’ils défendaient dans l’opposition. Cela devrait être d’autant plus simple que c’est un Engagé, Yves Coppieters, qui est le nouveau ministre de l’environnement et qui est donc chargé du dossier des déchets sauvages. Il doit convaincre le gouvernement d’aller de l’avant. Il est temps que leurs actes suivent leurs paroles.
Le MR aussi souhaite aller de l’avant
Bien que plus réticent sur le sujet de la consigne, le MR est également allé de l’avant sur ce dossier au sein du précédent gouvernement. Il a pris des engagements en demandant à ce que le projet avance au niveau interrégional. D’ailleurs, ce sont pas moins de 60% des Villes et Communes du MR qui font partie de l’Alliance pour la consigne et demandent son introduction. L’Union des Villes et des Communes, sous la présidence de Maxime Daye (MR), s’est aussi positionnée en faveur de la consigne. En tant que parti qui souhaite que “L’avenir s’éclaire”, nous attendons qu’il travaille pour améliorer la propreté publique en Wallonie et continue d’avancer sur la consigne.
Assez tergiversé, l’heure de la consigne a sonné
Compte tenu de la volonté des deux partis de lutter efficacement contre les déchets sauvages, le fait que la consigne ne soit pas mentionnée dans l’accord de gouvernement est pour le moins surprenant. La consigne est l’unique solution structurelle qui a fait ses preuves pour empêcher l’apparition de canettes et bouteilles en plastique dans les déchets sauvages. La Wallonie doit continuer d’avancer sur le dossier au niveau interrégional, comme c’était prévu à la fin de la précédente législature. D’ailleurs les discussions au sein de la Commission Interrégionale de l’Emballage se poursuivent. Avec pour objectif d’avoir un plan de travail d’ici à la fin de l’année. D’ailleurs, la révision du règlement Déchets et Déchets d’emballage (PPWR) est claire, la consigne devra être introduite au plus tard en 2029 sur les canettes et bouteilles en plastique. Le gouvernement n’a donc pas le choix. Refuser d’avancer sur le sujet, ce serait volontairement décider d’arrêter un train qui est déjà en marche. Ce serait manquer à d'innombrables promesses faites d’améliorer la propreté publique.
Les membres de notre Alliance - Villes et Communes, associations environnementales, fédérations agricoles et plus de 2/3 des citoyens belges - restent sur le qui vive. Nous en avons assez des promesses vides. Assez des effets d’annonce durant les périodes d’opposition et les campagnes électorales. On tergiverse depuis des années sans aboutir à quoi que ce soit de concret.
Notre Alliance est et restera mobilisée, jusqu’à ce que les canettes et bouteilles soient enfin consignées !
Contact presse : Chloé Schwizgebel, Porte-parole de l'Alliance pour la Consigne,
Déposer une motion pour un système de consigne efficace en Belgique !
Le système de consigne qui sera introduit sur l’ensemble de la Belgique n'a pas encore été choisi. Différents systèmes sont actuellement envisagés et ont été examinés dans différentes études et projets pilotes.
Dans les propositions relatives à un système de consigne numérique ou hybride, les principales responsabilités en matière de consigne seraient transférées aux municipalités. En effet, un système hybride ou numérique exigerait que des poubelles "bleues" supplémentaires pour les emballages PMC (dont emballages consignés) soient placés sur le domaine public des municipalités. Les Villes et Communes seraient alors au moins responsables de l'obtention de permis pour le placement de ces poubelles supplémentaires, de leur achat et de leur mise en place, de l'organisation de la collecte et de la vidange de ces poubelles, et du nettoyage des déchets supplémentaires autour de ces poubelles. En outre, les communes devraient sans doute distribuer à leurs citoyens des "home-scanners" comme proposé dans le système numérique pour tous les foyers n’ayant pas de GSM ou ne souhaitant pas l’utiliser et seraient responsables de la gestion administrative de ces scanners. De nombreuses responsabilités supplémentaires sont ainsi transférées aux municipalités.
Les fédérations des Villes et Communes wallonnes (UVCW) et flamandes (VVSG) se sont déjà prononcées contre cette responsabilité supplémentaire L’Union des Villes et des Communes indique “être fermement opposée à l’éventuelle obligation pour les communes de dédoubler chaque poubelle publique afin de pouvoir y organiser la collecte sélective des P+MC”. Pour soutenir ces positions, l’Alliance pour la Consigne appelle chaque Ville et Commune à passer une motion pour dire “non” à cette responsabilité supplémentaire. En passant une motion dans leur conseil communal, chaque commune peut rejeter une fois de plus toute responsabilité supplémentaire qu'un système de consigne digital ou hybride leur ferait porter En effet, la responsabilité et les coûts d'un système de consigne doivent être du ressort des producteurs d'emballages de boissons.
Aux Pays-Bas, le NVG (fédération des Villes et Communes néerlandaises) a également rejeté une telle prise de responsabilité des communes néerlandaises dans la gestion du système de consigne, avec succès.
Déposez vous aussi une motion !
De nombreuses communes de Flandre et de Wallonie ont déjà signé une telle motion, à l'instar de Ranst. Déposez également une motion auprès de votre conseil communal et faites en sorte que votre commune se prononce aussi contre des responsabilités supplémentaires pour les autorités locales avec le futur système de consigne belge. De cette manière, nous faisons savoir aux ministres de l'environnement régionaux que vous optez pour un système de consigne qui ne fait pas peser de charges sur l’espace public, et donc sur le citoyen et les autorités locales.
Vous trouverez ci-dessous un exemple de motion. Le conseil a-t-il signé la motion ? Envoyez-nous un email avec la motion, et nous partagerons le message ! N’oubliez pas également de la faire parvenir à votre gouvernement, et à le partager sur vos réseaux sociaux.
La commune de Ranst demande la mise en place d'un système de consigne classique : "Ne faites pas porter la responsabilité aux communes".
La commune de Ranst souhaite la mise en place prochaine d'un système de consigne pour les bouteilles en plastique et les canettes. Ainsi, 55 Villes et Communes ont écrit une lettre aux trois ministres régionaux de l'environnement pour demander un système de consigne accessible, et l'Association des villes et municipalités flamandes (VVSG) a déclaré qu'elle ne voulait pas d'un système de consigne via les poubelles publiques.
L'objectif de l'introduction de la consigne est clair : réduire les déchets sauvages, un problème auquel les habitants de Ranst sont trop souvent confrontés. En Flandre, les déchets sont l'une des principales sources d'irritation de la population, selon le Moniteur des villes et communes de l'Agence d'administration domestique.
Ranst met l'accent sur le principe du "pollueur-payeur". La commune s'oppose fermement à ce que les coûts soient répercutés sur les autorités locales ou sur les citoyens eux-mêmes. Elle préconise au contraire un système dans lequel chacun peut facilement rapporter ses emballages vides au magasin. L'idée n'est pas de faire porter la responsabilité et les coûts sur les municipalités et les citoyens, mais plutôt sur les producteurs.
Luc Redig souligne l'importance d'un système déjà connu des Flamands. Il propose de commencer par étendre le système de consigne utilisé pour les bouteilles en verre dans les supermarchés en y ajoutant les bouteilles en plastique et les canettes. Cela permettrait d'étendre un système de consigne que les consommateurs connaissent et soutiennent déjà. Cela permettrait non seulement de réduire la quantité de déchets sauvages, mais aussi de sensibiliser les consommateurs à leur rôle dans la gestion des déchets.
Cependant, la commune de Ranst est réticente à accepter les solutions proposées par les projets pilotes de Fost Plus et l'étude de RDC Environment, qui portent sur les communes une grande part de la responsabilité et des coûts d’un système de consigne. Le doublement des poubelles publiques et un système de consigne numérique ne sont pas populaires à Ranst. Ils veulent éviter de faire peser une charge supplémentaire sur les autorités locales et privilégier un système facile à mettre en œuvre et familier à la population flamande.
En se prononçant en faveur d'un système de consigne classique, la commune de Ranst espère pouvoirmettre en œuvre ce système rapidement. En signant la motion et en s'adressant à la presse, elle donne un exemple qui, nous l'espèrons, sera suivi par d'autres communes et décideurs politiques, et permettra ainsi de trouver une solution pour une Flandre plus propre.
La Belgique optera-t-elle pour une consigne classique ou numérique sur les canettes et les bouteilles en PET ?
La Belgique souhaite introduire un système de consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes en 2025 afin de réduire les déchets sauvages. Deux consommateurs sur trois sont favorables à un tel système, pour autant qu'il s'agisse d'une consigne classique. Selon notre enquête, la consigne numérique est peu appréciée.
D'ici 2025, notre pays souhaite introduire une consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes. Il s'agirait de payer une petite somme en plus du prix d'une canette de boisson ou d'une bouteille en PET, somme que l'on récupère lorsque l'on rapporte l'emballage vide.
C'est une bonne idée pour lutter contre les déchets sauvages, mais il faut d'abord que les différentes régions se mettent d'accord sur le système qu'elles veulent mettre en place : une consigne classique avec des points de collecte physiques ou un système numérique avec des codes comme les codes QR sur les emballages et les poubelles. Nous préférons le système classique, et notre enquête montre également que les consommateurs soutiennent davantage le système classique tel que nous le connaissons déjà pour les bouteilles de bière en verre.
Deux Belges sur trois sont favorables à la consigne
En tant que membre de l’Alliance pour la Consigne, Testaankoop plaide depuis des années en faveur de la consigne des bouteilles et canettes en PET, et les consommateurs le demandent également. Deux consommateurs sur trois sont favorables à un tel système, selon des enquêtes antérieures et à nouveau selon notre récente enquête auprès d'environ 1 250 personnes. Un sur quatre est (plutôt) contre.
Près de neuf personnes sur dix sont disposées à conserver et à rapporter les emballages vides dans un point de collecte, bien que cette disposition diminue sensiblement en fonction de la distance. La somme de 0,10 euro semble déjà idéale pour que l'effort en vaille la peine.
Mais pas numérique
Toutefois, le soutien du public diminue considérablement si l'on opte pour un système numérique. Moins de la moitié des personnes interrogées sont prêtes à télécharger une application sur leur smartphone qui leur permettrait de gérer la consigne. Cette proportion tombe encore à un sur cinq si l'application exige la géolocalisation et les coordonnées bancaires.
Les personnes âgées sont particulièrement peu enthousiastes. Le respect de la vie privée et les compétences numériques (ou l'absence de compétence numérique) semblent être des obstacles importants. Les scanners à domicile pourraient apporter une solution à ce problème. La manière dont cela fonctionnera concrètement n'est pas encore claire.
Avantages et inconvénients de la consigne numérique
La Flandre, en particulier, semble actuellement intéressée par un système numérique dans lequel chaque bouteille et chaque canette recevrait son code unique. Celui-ci devra être scanné par le smartphone ou le scanner à domicile, ainsi que la poubelle, le sac PMC ou le distributeur automatique où vous déposez les déchets, après quoi la consigne apparaîtra automatiquement sur votre compte.
Les plus
Pas besoin de collecter les emballages à domicile
Le système de sacs PMC bleus peut rester inchangé.
Les moins
Les poubelles et les sacs PMC doivent être mis à jour avec les codes.
Les poubelles publiques devraient être réparties entre les déchets résiduels, les canettes et les bouteilles en PET.
Pas de contrôle
Possibilité de fraude
Tout le monde ne dispose pas d'un smartphone ou n'est pas suffisamment familiarisé avec les technologies numériques.
Questions relatives à la protection de la vie privée (partage des coordonnées bancaires et de la localisation)
Testachats veut une consigne classique pour les canettes et les bouteilles en PET
Testachats estime qu'une consigne sur les canettes et les bouteilles est le meilleur moyen de réduire la quantité de déchets dans la nature. Seulement, nous avons encore beaucoup de questions sur le système numérique. Il est clair que tous les problèmes potentiels sont loin d'avoir été résolus.
Toutefois, l'objectif est de décider d'ici la fin de l'année 2023 si la Belgique optera pour le système de consigne numérique ou le système classique, afin qu'il puisse être effectivement mis en place en 2025.
Un système classique accessible à tous
Nous préférons un système classique, que tout le monde connaît déjà grâce aux bouteilles de bière, qui est accessible à tous et qui laisse le moins de place possible à la fraude et aux atteintes à la vie privée. D'autres pays européens suivent actuellement cette voie traditionnelle.