Chaque bouteille et chaque canette compte : 30% de nettoyage en moins avec la consigne

Près d'un tiers des déchets sauvages nettoyés par les bénévoles lors du Grand Nettoyage en Wallonie et du Lenteschoonmaak en Flandres auraient pu être évités grâce à la consigne. C'est ce que révèlent les résultats de « Chaque bouteille et chaque canette compte », l'action menée par l’Alliance pour la Consigne pendant ces nettoyages régionaux annuels.

Le mois dernier, des dizaines de milliers de bénévoles ont à nouveau parcouru les rues, les parcs et les forêts de toute la Belgique. Armés de sacs poubelles et de grappins, ils ont nettoyé leur quartier. Mais pourquoi faut-il encore nettoyer une grande partie de déchets qui pourraient facilement être évitée ? 

C'est pour cela que l’Alliance pour la Consigne a appelé à l’action cette année. Lors du nettoyage organisé par Be WaPP et Mooimakers, les participants ont collecté les bouteilles en plastique et les canettes dans des sacs séparés - un moyen simple mais efficace de rendre visible l'étendue du problème.

Bouteilles et canettes : près d'un tiers des déchets sauvages 

Nous savons, grâce à des mesures antérieures effectuées par l'OVAM, que les bouteilles et les canettes représentent 35 % du volume des déchets sauvages. Les résultats de cette action le confirment : lors des actions de nettoyage où les bouteilles et les canettes ont été collectées séparément, 29,08 % du volume collecté était constitué de ces emballages de boissons.

En d'autres termes, près d'un tiers du temps et de l'énergie des bénévoles est consacré chaque année au nettoyage de déchets facilement évitables - avec la consigne. En l'absence de mesures structurelles, c’est comme jeter du sel dans la mer.

Les bénévoles font le sale boulot - littéralement

Bien que Be WaPP affirme que les déchets sauvages en général semblent diminuer légèrement, les canettes et les bouteilles en plastique continuent de joncher les rues. Alors que les producteurs n’interviennent pas de manière structurelle, ce sont les bénévoles qui font le sale boulot chaque année. Des recherches ont montré que les bénévoles nettoient chaque année 17 % de tous les déchets sauvages en Flandre (Mooimakers, 2025).

Dans plusieurs Villes et Communes de Flandre et de Wallonie, des campagnes de nettoyage ont été organisées et les bouteilles et les canettes ont été collectées séparément. Lors de l’une des actions citoyennes, tous les emballages de boissons ont même été comptés séparément. L'engagement des volontaires rend le problème tangible et visible. Il montre combien de travail nous pourrions économiser chaque année si la consigne était enfin introduite.

Le message est clair : la Belgique aussi a besoin de la consigne

Entre-temps, 18 pays européens disposent déjà d'un système de consigne performant. Dans les pays voisins, comme l'Allemagne, la consigne a été introduite il y a plusieurs années et a fait ses preuves. Plus de 98 % des bouteilles et des canettes y sont rapportées et ne se décomposent donc pas dans la rue et la nature. La consigne est également un succès aux Pays-Bas, où 80 % de canettes en moins sont jetées dans la nature depuis l'introduction d'une consigne sur les canettes (source). Pour lutter efficacement contre les bouteilles et canettes dans les déchets sauvages, la Belgique doit mettre en place un système de consigne.

Et après ?

L'action « Chaque bouteille et chaque canette compte » a non seulement permis d'identifier le problème, mais elle a également prouvé qu'un changement est possible - à condition que les responsables politiques agissent en ce sens. C'est pourquoi l’Alliance pour la Consigne lance un appel à tous les décideurs politiques : passez à l’action et introduisez une consigne sur les emballages de boissons.

Car tant qu'il n'y aura pas de consigne, chaque canette et chaque bouteille jetée continue à compter.